Elle est pas belle la vie...
Désolé mais vous ne verrez pas le visage qui va avec ces pieds. La faute à un Sherlock Holmes de bas étage qui passe ses journées à nous prendre en photo. Bon, il fait ce qu'on lui demande, naturellement, mais qu'il ne compte pas sur nous pour lui mâcher son travail...
Avant de parler vélo, quelques mots sur ce magnifique séjour Provencal partagé avec ma chérie. La région est magnifique et le village ou nous étions offrait le calme que nous cherchions.
Des champs de cerisiers et de lavande à perte de vue, des vignes et de charmants petits villages classés parmi les plus beaux de France. Au total, il y en avait cinq dans un rayon de 30km. On prendra le temps d'en visiter trois. Venasque, Gordes et Ménerbes, notre préféré.
Nous avions choisi un joli coin de Provence, tout proche du Mont Ventoux. Une chambre d'hôte abordable, avec une terrasse, une piscine et la tranquillité recherchée. Il ne manquait plus que le soleil pour être heureux. Ce sera chose faite sur l'ensemble du séjour. Que ce soit les petits-déjeuners ou l'ensemble des repas, nous avons profités des abords de la piscine et ses transats ainsi que notre petit coin couvert. Nous avons même diné à la bougie deux soirs de suite. Les propriétaires étaient partis en nous laissant la maison...
Que ce soit à vélo ou en balade, je n'ai cessé de penser au petit Marcel Pagnol et son ami Lili des Bellons, jouant dans les collines de Provence. La vue, l'odeur, tous ces sens invitent à l'évasion.
Notre première balade nous a emmenés à Venasque, petit village très beau et très calme.
Notre deuxième balade aura été pour Gordes, un peu trop touristique pour moi mais non moins charmante...
Troisième balade pour Ménerbes et il faut bien l'avouer, notre coup de coeur. Un charme fou, une vue exceptionnelle, un enchantement pour les yeux...
Pour terminer, une petite visite à L'Isle sur la Sorgue. Ville un peu trop touristique également avec ses dizaines de restaurant au bord de l'eau mais nous y avons tout de même trouvés notre bonheur avec une boutique de sucrerie en tout genre (guimauve, calisson, berlingot, nougat, biscuit, etc..) et une autre autour de l'huile d'olive et les produits de la région (tapenade, rouille, soupe de poisson, olive en vrac, etc..).
Le samedi, belle balade par Bédoin ou nous avons acheté un pain aux olives, des petits gateaux et un maillot spécial Mont Chauve puis direction le sommet du Ventoux ou il faisait seulement 9°. J'ai juste eu le temps d'apercevoir David Moncoutié qui en terminait avec sa montée. Ensuite, descente des gorges avec un beau pique-nique sous les sapins et petit passage par L'Isle sur la Sorgue pour faire le plein de tapenade...
Coté vélo, je dois bien avouer qu'avant même de chercher une réservation, le Mont Ventoux me faisait déjà de l'oeil. Comment aller dans le coin sans être tenté par son ascension. Sauf, que là, quatre mois après ma reprise et un an après mon accident, je partais plutôt dans l'inconnu.
Entre les gars du coin tenant un blog et ceux du forum de vélo que je fréquente, je m'étais préparé quelques parcours. Brigitte, alias la Renarde, m'avait bien aidé aussi en diffusant ma demande de renseignements auprès de ses connaissances du monde de la petite reine.
Sachant que le mistral peut être violent dans le coin, je décide le mercredi soir d'aller taquiner le Ventoux par Sault dès le lendemain. Voulant passer une nouvelle fois dans les Gorges de la Nesque, je décide cette fois ci sur les conseils de Brigitte de les remonter. Je rejoins Villes sur Auzon pour m'engager dans ces gorges. Le col de Notre Dame des Abeilles me faisait bien envie mais n'étant pas certain de mes capacités physiques, je préfère l'éviter cette fois ci.
Me voilà donc dans les gorges. 19.7km d'ascension pour 444 mètres de dénivelé. La pente est régulière et je grimpe à plus de 20 de moyenne. Je n'oublie pas de prendre des photos même si les arrêts en montée ne sont pas ma tasse de thé. Une fois au dessus, pas besoin de se couvrir. Il fait doux et la descente ne sera pas trop longue. Après un ou deux kilomètres, je freine fort croyant voir un gros chien au bord de la route. Je comprend quand il se retourne que c'est un sanglier adulte de bonne taille. Il s'enfonce dans la garrigue au moment ou je passe devant lui mais j'entend du bruit au bord de la route. Je tourne la tête pensant qu'il me suivait quand je me rend compte qu'ils sont tout un groupe cherchant à manger au sol. J'ai a ce moment là une pensée pour mon ami Pascal qui est un grand spécialiste des animaux en tout genre, enfin, surtout ceux qui traverse devant ses roues !!!
Je file maintenant sur Sault pour débuter la montée de ce Mont Chauve. Ce versant propose 25.7km d'ascension pour 1152 mètres de dénivelé. Une première partie de 19km jusqu'au chalet Reynard avec une pente assez douce mais offrant tout de même quelques passages assez pentus. La seconde après le chalet pour 6km en prise avec de forts pourcentages. Au final, 1h40 pour grimper ce versant. Sur les 72 premiers kilomètres, 1954 mètres de dénivelé et pas beaucoup de descente. Il fait 14° au sommet donc je me restaure tranquillement avant de m'habiller. Ma chérie a pris la route pour venir me récupérer à Bédoin lorsque je m'élance dans la descente. Une rafale me rappelle à l'ordre dans le premier bout de droit mais hormis ce coup de vent, elle se fera sans souci. De quoi me rassurer avec une descente sans appréhenion, bien coulée et à une vitesse plutôt correct. Je passerai à plusieurs reprise les 60km/h, bien suffisant à mon goût.
Ce sera bien différent pour ce cycliste qui emporté par sa vitesse a bien failli s'emplâtrer dans ma voiture le samedi. Il a redressé le vélo au dernier moment mais je pense qu'il a eu sa dose de frayeur pour l'année.
Au final, 94km pour 1956 mètres de dénivelé en 4h10.
Vendredi matin, rendez-vous dans un bar du village pour une petite sortie avec Jean-Pierre, un collègue du forum de vélo que nous fréquentons.
Nous prenons la direction de Venasque pour une sortie assez courte mais pentue. Nous montons le col de Murs et ses 10.40km à 4.34% de moyenne. La chaussée est dégradée comme pas mal de route dans la région mais la montée se fait dans un bon rythme. Une fois au sommet, nous partons sur Gordes. A la sortie du village, direction l'abbaye de Sénanque. Les pourcentages sont assez costauds et je cale un peu dans le 10/11%. Quelques minutes de pause sur la route surplombant l'abbaye et voilà la pluie qui nous surpend. Pas de quoi nous mouiller mais nous enfilons tout de même notre coupe vent. Une fois au pied, nous attaquons le col des trois termes et ses 5km à 5%. La descente est elle bien plus ardue avec des trous de partout.
Jean-Pierre me propose un dernier morceau de choix histoire de dépasser les 1000 mètres de dénivelé. Il faut dire qu'après seulement 32km, nous avions déjà 865 mètres au compteur. Ce sera chose faite avec des passages à 14% sur une courte distance.
Au final, 51km pour 1040 mètres de dénivelé en 2h30.
Pour ce dernier jour, je tente une dernière sortie au risque de me coltiner des embouteillages. Le propriétaire de la chambre m'a laissé carte blanche pour l'horaire de départ donc je profite de la région au maximum.
Me voilà parti en direction de Malemort du Comtat puis Méthamis, enfin Les Bastides, petit bourg situé juste avant et point de départ du col de la ligne et ses 13.90km à 3.68% de moyenne. Mis à part la toute fin, j'ai adoré ce col. Une route tranquille en pleine nature avec une vue sur le Ventoux. Pas une voiture, juste quelques cyclistes en descente. Je monte à bon rythme et je me régale. Il fait 29° mais je ne souffre pas de la chaleur.
Un groupe de marcheurs est au sommet et l'un d'entre eux vient discuter avec moi. Nous parlons matériel vu qu'il pédale également. Je mange un morceau avant de redescendre sur Murs. J'aurais pu couper à droite pour rejoindre la descente du col de Murs mais j'aurais loupé la petite ascension de ce même col au départ du village. Il fait seulement 5km et le dénivelé est concentré sur les trois derniers mais il en valait le détour. Tout de même 126 mètres récoltés !!!
Il ne me reste qu'à descendre jusqu'à Venasque puis rejoindre le logement afin de me doucher tranquillement.
Au final, 54km pour 853 mètres de dénivelé en 2h24.
Enfin, pour finir, je pourrais vous parler des bouchons sur le chemin du retour mais à quoi bon. Rien n'aurait pu gâcher ce beau séjour passé aux cotés de celle que j'aime. Merci pour tout ma belle...