BRA miniature pour moi...
Quand j'ai repris le vélo début janvier, j'avais immédiatement coché le BRA. Ce serait en quelque sorte le point d'orgue de ma saison et surtout le but à atteindre lors de mes séances de kiné.
Bon, grimper un monument du cyclisme en était un aussi avec l'envie folle de retourner escalader tous ces grands cols mais également tenir la promesse faite à Francis, mon kiné de l'hôpital. La carte postale promise pour l'ascension du Tourmalet aura été remplacée par celle du Mont Ventoux mais peu importe, le principal était de refaire à nouveau ce que j'aime par dessus tout !!!
Depuis mon retour de vacance, tout ne se passe pas comme prévu. Ayant repris tout ce que je pouvais espérer sur mes amplitudes, j'ai débuté le renforcement musculaire et force est de constater que je vais souffrir un peu. Anne-Claire m'a donné le choix quand au travail à faire et je n'ai pas hésité longtemps. Je veux récupérer le maximum possible donc je souffrirai le temps qu'il faudra. J'ai mal au dos, entre les omoplates mais aussi à mon épaule qui me laissait tranquille ces derniers temps.
Pour ce BRA, nous devions être 6 mais Patrick ayant eu un souci musculaire au brevet du Vercors ne pourra pas nous accompagner. Nous aurons une pensée pour lui au moment du départ car c'est une personne adorable.
Direction St Martin d'Hères samedi après midi et en 2h30, la route est bouclée. Après en avoir discuté avec Gérard, nous avions décidé de nous engager le lendemain au moment du départ. Nous profitons d'un bon repas au restaurant de l'hôtel tout en savourant la victoire sur le Tour de France d'un Jurassien.
Levés à 3h30 puis départ de l'hôtel à 4h30, c'est difficile. Nous prenons le départ à 5h50, bien après les pelotons groupés. Pas besoin de lumières à cette heure là et c'est très bien comme ca. La fraicheur arrive en s'enfoncant dans la vallée. Ce sera pas si mal pour grimper ce premier morceau de choix. J'ai nommé le Glandon par le barrage du Verney.
Dans ma tête, la décision de ne pas aller au bout avec mes potes est prise à 90% mais je préfère me tester avant de renoncer définitivement au parcours complet de ce BRA. C'est une solution de replis avec ce tunnel du Chambon qui menace de s'écrouler à chaque instant mais ce nouveau parcours me plait bien avec les lacets de Montvernier, le Mollard et la Croix de Fer par St Jean de Maurienne. Qu'il me plaise ou non, là n'est pas la question. Ma santé reste prioritaire et je dois bien avouer que la peur d'échouer est bien présente à mon esprit. Les Alpes, une fois que tu bascules d'un côté, il faut remonter. Pas de chemin de traverse pour gagner un peu de distance et rogner le dénivelé.
Une fois avalé les faux-plats montants, le col s'avère déjà compliqué pour moi. Rien d'insurmontable mais les forts pourcentages me font mal aux jambes. Je m'étais posé la question de la taille de mon petit plateau mais je ne suis même pas certain que quelques dents de plus auraient changé quoi que ce soit. Quand la forme est encore juste et que le mental ne suis pas, rien ne sert d'en faire trop.
Pas mal de monde grimpe en même temps que nous. C'est sympa de partager sa route avec autant de cycliste. Une ribambelle de marmotte nous accompagne sur les derniers kilomètres de l'ascension et on s'amuse de les voir courrir et bouger à chaque fois que nous sifflons.
Je pointe tout de même au sommet. Gérard me demande ce que j'ai décidé et je lui annonce mon intention de faire demi-tour. Sans ce fichu accident, j'aurais basculé de l'autre côté même en étant conscient d'une méforme mais là, ma santé est en jeu tout comme ma passion. Je reviendrai plus fort et surtout, je dois me satisfaire de tout ce que j'ai déjà fait ces six derniers mois. Des grosses sorties dont un 200, le Ventoux, le Glandon, deux fois le Tourmalet et une bonne trentaine de col avant de repartir dans les Pyrénées prochainement. Il faut savoir apprécier ce que l'on a sous les yeux, tout simplement.
Pour ma part, 110km pour 2017 mètres de dénivelé en 5h14. Pour mes potes, 190km et 4300 mètres de dénivelé en 9h.
Comme je n'étais pas pressé de rentrer, j'ai pris quelques photos dans la descente. J'avais bien prévu un circuit de repli avec l'Alpe d'Huez mais je ne m'en sentais pas capable...