Première ascension du Tourmalet de la saison...
En discutant avec des amis, j'apprends que le Tourmalet ouvre le 25 à 16 heures. Les cyclistes grimpent déjà au sommet depuis une bonne semaine mais les voitures sont toujours bloquées à La Mongie. Dès la bonne nouvelle annoncée, je n'ai qu'une envie, y aller. Il faut dire que je l'ai beaucoup grimpé en fin de saison dernière et c'est toujours une sensation spéciale de s'engager sur ces grands cols..
La météo annonce un temps plutôt correct pour cette journée de samedi et je me prépare de bonne heure. La pluie est annoncée entre 15 et 16 heures donc cela me laisse déjà une bonne fenêtre. Je me gare à Payolle et à 10h15, me voilà parti en direction du pied à Sainte Marie de Campan. Le ciel est couvert et je trouve une belle brume matinale. Pas grave. Je sais que ce sera dégagé sur le sommet. En fait, la seule chose qui me chagrine un peu aujourd'hui est ce fort vent de sud mais je ne m'occupe plus de ça. Quand je veux rouler, je roule, vent ou pas vent.
Une fois retiré les manchettes et le coupe vent, me voilà élancé dans une nouvelle ascension du Géant des Pyrénées. Je double pas mal de gars d'un club. Je prends le temps de discuter avec un jeune de ce groupe qui vient de l'Aveyron. Ils sont 9 au total mais pour lui, c'est une première au Tourmalet. Je lui souhaite bonne chance et reprends mon rythme. Le coeur est déjà dans les tours mais je ne m'inquiète pas plus que ça. La température monte aussi avec 21.5°. C'est vraiment un temps idéal pour grimper. Le vent ne me dérange pas trop pour le moment. Vous verrez que cela ne va pas être le cas plus haut...
Je passe la stèle en mémoire d'Eugène Christophe et là, je me rend compte que le vent souffle vraiment fort. Je l'ai pleine face et cela sera le cas jusqu'au sommet. Après le premier paravalanche de La Mongie, je vois arriver une énorme bourrasque. Du vent, du sable et des déchets en tout genre. Pensant que cela va passer, je reste sur le vélo mais je suis vite entraîné vers le bas coté. Je préfère mettre pied à terre et m'abriter du sable. Quand je rouvre les yeux, une voiture est à coté de moi. Le conducteur a préféré s'arrêter aussi.
Allez, c'est reparti. J'ai l'impression de bien grimper en fait malgré ce vent violent.
La station est déserte à cette période de l'année et je passe mon chemin. Une fois engagé dans les derniers kilomètres, je dois redoubler de vigilance. La route n'est pas si large que ça et les bourrasques de vent me pousse par moment. Je préfère vérifier régulièrement qu'aucune voiture n'arrive derrière mois car les conducteurs oublient souvent de ralentir...La vitesse d'ascension n'est pas au plus haut à ce moment là. Il faut dire que le vent me plaque à la route.
La neige est encore bien présente et le ciel se couvre rapidement. Je ne pense pas a ce moment précis que je vais prendre la flotte....
C'est la première fois que je monte le Géant aussi tôt dans l'année et je dois avouer que c'est plutôt sympa avec toute cette neige sur les bords de route. Ce serait intéressant d'y venir encore plus tôt mais je ne souhaite pas passer les barrières d'interdiction. S'il arrivait quelque chose au dessus, ce serait de ma responsabilité. Une fois au sommet, je ne perd pas de temps. Je m'habille chaudement, avale une barre mais trop tard, la pluie fait déjà son apparition. Bon, ce n'est pas ce que je préfère mais là, il ne fait pas froid. La pluie reste modérée et il me faudra juste redoubler de prudence dans la descente. Elle m'accompagnera jusqu'à Sainte Marie de Campan.
Me voilà maintenant dans l'Aspin. J'attends surtout de voir le ciel a Payolle pour décider de la suite a donner à cette sortie. Arrivé devant la voiture, c'est grand beau. La décision d'aller jusqu'au sommet du col ne se pose même plus. Pour la Hourquette, je ne préfère pas insister car de gros nuages gris stagnent juste au dessus. Nous ne sommes qu'en mai donc cela n'a pas beaucoup d'importance. Bien sur, j'ai toujours envie d'en faire davantage mais ce sera pour une prochaine fois. De retour à Payolle, je fais une petite boucle et termine cette belle sortie avec 63km et 1935 mètres de dénivelé.
Au final, 1h30 pour la montée du Tourmalet. Temps habituel on va dire. Plutôt satisfait vu le vent qu'il y avait dans le final...
Comme d'habitude, un petit clin d'oeil a la femme de ma vie. Je t'aime ma belle...