Une journée avec des jambes de folie...
Il y a des jours ou tout se déroule sans accroc. Même si je roule toujours autant en ce début mai, la météo n'est pas forcément des plus belles. Ayant vu depuis le début de semaine que la journée de vendredi serait somptueuse, je m'étais mis en tête de faire une grosse sortie.
En montagne, je reste toujours prudent donc j'avais programmé l'Aspin, la Hourquette puis de nouveau l'Aspin par Payolle. Je ne vous cache pas que j'avais autre chose en tête mais je préférais voir au fur et à mesure.
Après un petit échauffement de 10km, je m'élance dans la première montée en essayant de rouler un peu en dedans afin d'en garder sous le pied mais même comme ça, je vois bien que les jambes sont au rendez vous. Bon, cela peut durer deux heures et changer mais pour le moment, je me sens bien. Je décide dès le départ de ne pas prendre énormément de photo car les arrêts me font mal aux cannes. Pas de pause inutile au sommet. Une barre, j'enfile le coupe vent et je file sur Payolle. Je croise Isabelle, une amie, dans la descente mais pas le temps de m'arrêter. Le temps de retirer ma doublure et je file déjà vers mon deuxième sommet. La Hourquette, je ne vous la décris plus, toujours aussi majestueuse. Je roule a bonne allure mais je profite tout de même du panorama exceptionnel. Quelques bêtes sont déjà sur le plateau, deux kilomètres avant l'arrivée.
Encore une fois, je ne m'attarde pas au sommet même si j'adore flâner la haut en temps normal. En redescendant sur Payolle, je sais déjà que je vais me lancer dans un quatrième col. Les 5km de l'Aspin se font a bonne allure et me voilà déjà avec 3 cols dans la besace. Ce coup ci, je prends le temps de manger un petit sandwich au jambon. Je croise Pierre dans la descente. Cette fois, je m'arrête et nous discutons un moment. Il en termine avec son troisième col sans avoir de bonnes sensations. Peu de temps après, me voilà à la maison. Juste quelques minutes d'arrêt afin de remplir les bidons et manger un autre petit en-cas.
Direction l'Azet et ses gros passages. Il fait chaud et je me dis que je risque de souffrir avec un bon dénivelé dans les jambes. Malgré une température a 30.6 max, ce quatrième col passera comme une lettre à la poste. Je ne perd pas énormément de temps sur mes meilleurs chronos et c'est encourageant pour la suite. Et oui, quand j'avais imaginé cette sortie, j'avais gardé dans un coin de ma tête l'idée de poursuivre jusqu'au Peyresourde si cette ascension de l'Azet se passait bien. Je m'étais même dis qu'au pire, je le grimperais à l'arrachée. C'est vrai, après tout, il n'y a que 7km depuis Estarvielle....
Une barre avalée et je m'élance dans cette courte descente. Je passe Loudenvielle, Arenvielle, Armenteule et Estarvielle ou m'attend le pied du Peyresourde. Tout comme les autres ascensions, je me sens comme un poisson dans l'eau. Je ferai juste une pause car mon pied gauche me brûle un peu. Là, je ne peux pas y faire grand chose. Mes os sont trop cassés pour que cela s'arrange un jour. Une ou deux minutes de pause et c'est reparti. Je grimpe toujours aussi bien et je m'imagine déjà dans un sixième col. Vu que je n'ai pas envie de descendre sur Luchon, il me reste le gros versant de l'Azet par Génos.
En redescendant, je croise Emmanuel qui grimpe à bon rythme. Quelques jours après son terrible accident dans la descente de l'Aspin, il est déjà en selle. Il a percuté un chevreuil a 60km/h à moins que ce ne soit l'inverse. Je décide de boire un coca bien frais a l'Escapade en espérant que mon pote arrive entre temps. C'est chose faite après un quart d'heure et nous discutons quelques minutes. Il me raconte son accident et a entendre, ça parait vraiment spectaculaire. Il me demande si je rentre et je lui explique que j'ai l'intention de terminer cette magnifique journée dans les gros pourcentages de l'Azet. Il me dit banco, je viens avec toi.
Je ne sais pas si c'est le fait d'être accompagné ou d'être vraiment dans un grand jour mais une chose est sure, je grimpe toujours aussi bien. Les kilomètres à 10% me font mal aux jambes, c'est évident, mais franchement, je me sens à l'aise. Il m'aura fallu seulement 2.43mn de plus que mon meilleur chrono pour arriver au sommet alors que j'avais déjà près de 3400m de dénivelé dans les guibolles.
Voilà, j'en ai fini avec mes montées du jour. 130km et 3980m de dénivelé en haut. Me reste plus qu'a redescendre sur Saint Lary Soulan et rentrer à la maison en cherchant les 20 mètres manquant pour claquer mon premier 4000 de la saison. Nous discutons un instant. Je le remercie de m'avoir accompagné et on se dit au revoir en espérant rouler ensemble en juillet. Emmanuel grimpe fort en temps normal mais il n'hésite jamais a partager une sortie avec un ami beaucoup moins fort.
Cette belle journée se termine. J'avais surement les jambes pour continuer mais il faut bien rentrer à un moment ou à un autre.
Au final, 152km pour 4001m de dénivelé en 7h45.
Une nouvelle fois, je remercie ma chérie de me laisser autant de liberté. Elle sait ce que le sport m'apporte et j'en suis ravi...Je t'aime..