Brevet du Haut-Bugey...
Aujourd'hui, c'était la journée des premières. Premier brevet de montagne, premier 200 et premières crampes en montée !!!
Malgré l'annonce d'une météo pluvieuse et orageuse, nous avions décidé de prendre la route pour se rendre au brevet de montagne du Haut-Bugey. Qui ne tente rien, n'a rien...
Toutes les affaires étant déjà installées dans la voiture, il me restait plus qu'a passer récupérer Patrick à Tavaux. Levé à 2h45, une demie heure pour me préparer et me voilà parti pour une journée de vélo. On se retrouve au péage de Dole pour faire la route ensemble. Jean-Michel et Pascal sont les deux autres copains qui nous accompagnes. On est habitué à rouler ensemble avec la section cyclo du club.
Après une bonne route, nous arrivons à Hauteville. Direction le point de contrôle pour récupérer nos dossiers avec le parcours, la carte de pointage et notre plaque de cadre. Reste plus qu'a sortir les vélos, gonfler les pneus, préparer les bidons et le ravitaillement pour ne pas être tributaire de l'organisation et en dernier point, choisir les habits adéquats en espérant une météo clémente !!!
Il est 6h20 lorsque nous donnons les premiers tours de manivelles. La température est de 8° et il nous faudra quelques kilomètres pour se réchauffer les doigts.
Le premier col arrive dés le onzième kilomètre. Il s'agit d'une simple mise en jambe de 2kms avec le col du Ballon mais le réchauffement est garanti. Peu de temps après, nous passons par la côte d'Ordonnaz, longue de 11kms pour un dénivelé de 466 mètres.
Nous continuons notre route pour rejoindre le premier point de contrôle après 41kms. Les copains avalent une boisson chaude. Quant à moi, ayant déjà pris la moitié d'une barre, je profite de cet arrêt pour jeter un oeil à mon compteur. Il n'a pas reconnu ma ceinture cardiaque une fois le chrono lancé et franchement, il n'a pas choisi le bon jour. Je dépose les armes peu de temps après et je me résigne à effectuer ce brevet sans cardio.
8kms après ce petit ravito, c'est déjà le deuxième col avec " les Fosses ". Une goutte d'eau, vu ce qui nous attend. Ce sera la même chose pour le col de Premeysel.
Nous prenons ensuite de nombreuses petites routes traversant de jolis petits villages et nous empruntons plusieurs fois la via Rhôna. A Belley, notre route passe par la côte de Parves, longue de 4kms. Il nous reste 23 bornes pour rejoindre le contrôle de Culoz.
Arrivés au ravito, on en profite pour faire un point sur le parcours et s'alimenter. On oublie pas les bidons car on a déjà fait 114kms. Quelques mètres plus loin, ce sera le plat de résistance de ce brevet avec le col du Grand Colombier. Il y a quatre versants pour ce col classé parmi les plus difficile de France. Le côté emprunté pour ce brevet est un des plus ardu.
18.3kms à 6.9% avec de nombreux passages entre 10 et 14% et un dénivelé de 1255 mètres. Quand on pense que le premier kilomètre est plutôt aisé et qu'il y a environ 4kms de faux plat montant en trois tronçons, cela laisse prévoir la dureté de cette montée.
Nous attaquons ce col avec le sourire. On fait ce genre d'épreuve pour affronter de tels monuments et la difficulté du parcours en fait son charme. Une fois passé ce premier kilomètre, la pente se dresse devant nous. Jean-Michel part seul à l'avant. Il est d'un niveau bien supérieur et ce brevet lui sert de préparation à ses futures épreuves d'ultra distance comme le Raid Extrême Vosgien.
Patrick monte à son train comme d'habitude. Avec Pascal, on partage la route durant les 9 premiers kilomètres et ensuite, ce sera chacun à son rythme jusqu'au sommet. L'ascension est vraiment difficile et nous doublons de nombreux cyclistes au ralenti, zigzagant de part et d'autre de la route. En passant à la corde quelques virages, mon compteur indique 16/17%. Je sens même une fois ou deux ma roue avant se soulever du bitume !!!
Par moment, on est encaissé entre les falaises. C'est impressionnant et beau à la fois. Heureusement que le soleil ne donne pas sa pleine messure car ces passages sont réputés pour être une véritable fournaise. Le contraste sera total avec le sommet, pris dans un épais brouillard. Deux minutes avant, c'était dégagé !!!
Je fini cette ascension avec quelques nausées, peut-être dues à l'effort. L'alimentation est un point primordial sur ce type d'épreuve et je dois bien avoué que je suis novice dans ce domaine. Pascal me dira par la suite avoir eu les mêmes soucis d'écoeurement.
Je voulais prendre une photo de groupe devant la pancarte du sommet mais ce brouillard nous décourages. Je laisse mes camarades s'engager dans la descente sachant que le 3ème ravitaillement se trouve en bas. Je préfère prendre mon temps car sur des routes aussi pentues, le vélo s'emballe à une vitesse folle. J'ai énormément progressé dans cet exercice mais je ne veux prendre aucun risque.
Arrivé à Lochieu, c'est un ravitaillement copieux qui nous attend. La pause est un peu plus longue qu'à l'accoutumée et nous profitons de l'instant pour bavarder avec d'autres cyclistes. Ils sont de Vendée, du Sud, de Côte d'Or comme moi. On retrouve même un ami du Jura.
A peine enfourché nos vélos, la route s'élève déjà. C'est le col de Richemond qui nous tend les bras. 12kms de montée qui nous rappelle si besoin en est que la route est encore longue. Les premières crampes apparaissent à l'intérieur des cuisses mais rien de bien méchant.
Le suivant sera terrible. C'est le col de Cuvéry et ses 10kms d'ascension. Une sensation étrange dés le pied, comme si ce col n'en finirait pas. Virage après virage, la montée me paraissait interminable. Les nausées qui m'avaient quittées depuis le Colombier sont de retour et je ne suis pas au mieux. Je n'ose plus boire ni même avaler un gel. C'est maintenant le tour des crampes et cette fois ci, c'est pour le mollet gauche. Je tente quand même de me mettre en danseuse, histoire de changer un court instant de position. Erreur fatale car je me retrouve avec le mollet bloqué. J'ai tout juste le temps de décrocher ma chaussure de la pédale afin d'éviter la chute. La crampe passe aussi vite qu'elle est arrivée mais j'ai un mal fou a m'élancer de nouveau dans cette pente assez soutenue !!!
La compagnie d'une femme du cyclo club d'Annecy me fait du bien au moral. Le temps passé a discuter, on ne pense pas à la difficulté du moment. Dans ma tête, je ne pense qu'à une chose. Atteindre le prochain ravito situé 11kms après le sommet et manger du salé, du salé et peut-être un peu de salé !!!
Je retrouve Pascal au sommet qui a passé ce col sans encombre. Patrick arrive peu de temps après et l'on s'élance de nouveau sur les routes pastorales, alternant descentes, faux plat et petit col avant le dernier contrôle.
Je dois avouer que le saucisson local est un pur délice. Comme pressenti, le salé passe à merveille et je dévalise leur stock de cochonnaille !!!
Il nous reste 33kms avant de boucler ce défi personnel et les victuailles régionales m'ont requinquer. Il y a juste deux petits cols a passer et un léger dénivelé. Les jambes sont lourdes bien sur mais le moral est au beau fixe.
La dernière portion de route est plate et Jean-Michel avale les 16 bornes en tête du groupe. Il ne demande pas un relais et nous conduis jusqu'à l'arrivée à un rythme plutôt élevé. On restera entre 35 et 38 de moyenne sur ce bout de droit et cela reste aisé quand on prend la bonne roue !!!
Finalement, la météo nous aura épargné. Une journée idéale, mêlant efforts, partage, convivialité et joie de vivre !!!
Evidemment, je suis heureux comme un gamin. Ma première année au club se déroule à merveille et mes sorties sont à la hauteur de mes espérances. J'en profite pour remercier mes amis, Pascal, Patrick et Jean-Michel sans qui cette sortie aurait été beaucoup moins séduisante.
226kms, 9 cols, 4098 mètres de Dénivelé en 10h13.
