Le cirque du Litor...
En préparant mes sorties Pyrénéennes, celle du côté de Marie-Blanque me tenait particulièrement à coeur. Emile Arbes m'avait proposé sa compagnie et c'est avec joie que j'avais accepté. Au dernier moment, il m'a annoncé un parcours quelque peu modifié avec un départ de Louvie-Juzon pour passer les cols de Marie-Blanque, Ichere et Lie, soit un total d'environ 90kms.
Depuis l'été dernier, je n'avais qu'une envie, voir enfin ce fameux cirque du Litor. Nous avions monté l'aubisque par le soulor avec Emile mais avec une météo digne d'un hiver. 8° au sommet et un brouillard à couper au couteau. Pas génial pour la vue et les photos !!!
Une nouvelle fois, je me lève à 5h. C'est toujours avec joie quand une si belle journée de vélo se dessine. Arrivé à Louvie, je me prépare en attendant l'arrivée de mon guide de luxe. Au moment de nous élancer, je lui annonce mon intention de rejoindre Laruns dés la fin de notre balade afin de grimper l'aubisque par son versant légendaire.
Après seulement 5kms, on se retrouve déjà dans l'ascension de Marie-Blanque. On a choisi de le monter par Bielle. Ce versant est moins abrupt que celui d'escot mais offre un paysage vraiment très agréable. J'apprécie ce panorama qui est encore différent de ce que j'ai pu voir jusqu'à présent. Il fait déjà chaud et les passages sous les sapins sont les bienvenus. Emile me prend en photo devant le panneau du col et nous partons pour une descente assez rapide sur Escot. J'apprécie ces moments passés avec lui car il connaît sa région à merveille et un tas d'anecdotes sur le vélo. Il faut dire que j'aime bien bavarder !!!
Après quelques kilomètres de faux plat, le col d'ichere se présente devant nous. C'est une route très étroite, en mauvais état, avec plusieurs coup de cul entre 11 et 15%. La montée est tout de même sympathique. Le suivant, le col de Lie est du même acabit. Plusieurs kilomètres à 9.5% de moyenne et de nombreux raidillons avec des pourcentages de folie. Ces deux petits cols qui ne paie pas de mine sur le papier font vraiment mal aux jambes...
Au sommet, nous avons une vue charmante sur la vallée voisine. Maintenant, il nous reste 40kms de plat pour rejoindre Louvie. Il y a pas mal de vent et une brume épaisse s'est installée. Emile m'assure que j'aurai un ciel dégagé en arrivant à Laruns. Je le laisse au coin de sa rue, refusant un verre. J'aurais eu plaisir à discuter un peu plus longtemps avec lui mais il me reste encore du chemin à parcourir.
Je m'arrête un moment dans une pâtisserie pour prendre un peu d'eau et manger un gros pain aux raisins. Plus que quelques kilomètres et je serai au pied de l'aubisque. Encore un col de légende...
Je l'ai bien passé l'été dernier mais cela n'a rien à voir avec ce versant. Le soleil est déjà de retour et il fait très chaud. J'arrive à Laruns sur le coup des 12h30 avec 100kms au compteur et 1600 mètres de dénivelé. Les premiers kilomètres sont à l'ombre, aisés, mais le thermomètre m'annonce plus de 30. Le rythme est excellent et je monte facilement. C'est une tout autre histoire lorsque je commence à rouler au soleil. J'éprouve une grande difficulté à avancer. Je fais le bilan de la sortie. J'ai le sentiment de ne pas avoir négligé mon alimentation et encore moins l'hydratation. Il y à bien sur l'accumulation du dénivelé depuis mon arrivée dans les Pyrénées mais je pense plutôt à un coup de chaud. Je pose pied à terre à 4kms du sommet. Je ne suis pas fan des arrêts en pleine montée mais là, je sens que c'est nécessaire. Mon rythme est bien meilleur que la semaine dernière dans le Tourmalet mais mes sensations son exécrables. Peut-être un jour sans, tout simplement.
A 2kms du sommet, je remarque que des nappes de brouillard se forment. Ce col est souvent couvert et j'ai peur de manquer une nouvelle fois cette vue féerique. J'aurai finalement le temps de prendre une quarantaine de photos. C'est vraiment une vue somptueuse qui s'offre à moi à cet instant. Tous ces efforts ne sont pas vains lorsque l'on assiste à un tel enchantement. Je profite de quelques minutes à l'auberge, buvant pratiquement tout un broc d'eau.
Une fois habillé, je plonge dans la descente en m'enfonçant progressivement dans le brouillard. C'est impressionnant de voir à quelle vitesse il peut recouvrir tout une vallée. Ce sera le cas jusqu'à mon retour à Louvie-Juzon.
Des conditions météo changeantes et une forme en dents de scie mais quelle belle sortie !!!
148kms pour 2820 mètres de dénivelé en 6h45.
Les deux protagonistes de cette sortie...
Vue au col de l'aubisque...