Quel plaisir d'entendre à nouveau les clarines...
Cela faisait un bon moment que je n'avais plus entendu sonner les cloches dans les pâturages. Ce son me procure un réel plaisir à chaque fois car je sais que la montagne n'est pas loin !!!
J'avais envoyé un mail à Gérard en début de semaine pour savoir si une sortie sur le Haut-Jura et la Suisse pouvait l'intéresser. Manque de chance, il était pris ce week-end.
Je me décide donc a faire cette sortie en solo. J'étudie plusieurs parcours et choisi de rester sur la même vallée. Rejoindre la montée de la Faucille depuis le coté Suisse du Marchairuz apporte un faible dénivelé comparé au kilométrage effectué.
Le réveil sonne à 5h00 et il ne me faut pas longtemps pour être en ordre de marche. J'avais préparé mes affaires hier soir et à 5h40, je suis dans la voiture. Je me gare à Champagnole sous un arbre afin de ne pas monter dans une fournaise à mon retour.
Je vous présente le programme en photo...
Il fait déjà 14° quand je m'élance à 7h00. Je prends la direction de Syam par notre petite route habituelle. C'est agréable et la tranquillité est de mise. La route va être une longue montée en fait mais avec des pourcentages moyens réguliers. Mon compteur indique souvent une pente à 5% mais cela passe à merveille. Je prends mon temps car je sais que la journée va être longue. Il ne faudrait pas griller toutes les cartouches dès les premières heures de selle !!!
Un écureuil brun traverse la route quelques mètres devant moi. A cette heure matinale, la nature est en plein éveil et c'est un plaisir pour les yeux.
Je passe Les Planches en Montagne, Foncine-le-Bas, Lac-des-Rouges-truites puis Saint-Laurent-en-Grandvaux. On se sent déjà à la montagne avec toutes ces routes escarpées. Le plaisir est là après tous ces mois d'attente...
Je fais pas mal d'arrêt pour les photos même si cela casse un peu les pattes !!!
Je passe facilement le col de la Savine puis prend la direction de Morbier et Morez. Vient ensuite la route des Rousses qui apporte encore du dénivelé à cette belle sortie. Une fois à la station, je prends la route du lac pour rejoindre Bois-d'Amont. Ce bord de lac est tout bonnement sublime avec de nombreux chalets. Il y a les classiques mais également ceux un peu plus écologiste...
Je passe la douane et me voilà en Suisse. Il ne me faut que quelques minutes pour rejoindre le Brassus et la première montée du Marchairuz. Il ne faut pas se fier à la description que j'en ai fait en début d'article. Il est donné à 5.9% de moyenne sur 7kms mais il a la particularité d'avoir une belle descente en son milieu. Les trois premiers kilomètres font bien mal aux jambes avec des pourcentages oscillant entre 8 et 12. Malgré cela, il ne me faut pas longtemps pour rejoindre le sommet. Il y a énormément de cycliste en Suisse et j'en verrai de plus en plus au fur et à mesure que ma sortie avencera. Je ne sais pas si c'est la proximité de la montagne mais je vois toujours du monde à vélo quand je me balade en Suisse. C'est vraiment plaisant de partager sa route avec autant de monde !!!
Je me lance dans la descente après avoir mangé un premier sandwich au jambon. La route est parfaite et c'est un réel plaisir a descendre. Je me rend compte des progrès accomplis dans ce domaine car à mes débuts, je descendais ce col sur les freins.
Une fois à Bière, je dois prendre la décision sur la suite de ma sortie. Le dénivelé négatif indiqué par mon compteur est très utile à ce moment précis. Deux options s'offrent à moi. Faire demi-tour et remonter de suite ce col ou partir sur l'Isle et grimper le Mollendruz. Ce col que je n'ai plus grimpé depuis au moins quatre ans m'aide dans mon choix. Il n'y a que 12kms pour rejoindre le pied. Je fais un arrêt à une fontaine lors de l'aller. J'en ferai un deuxième au retour.
Je discute avec un papy qui a un accent a couper au couteau. Il me parle du tour de Suisse et me conseille de redescendre sur la vallée de Joux une fois arrivé au Mollendruz pour éviter de remonter le Marchairuz. Comment lui expliquer que je préfère la difficulté !!!
Ce col est très roulant et je grimpe dans un bon rythme. Une bonne partie de l'ascension se fait à l'ombre et je ne m'en plains pas. Un cyclo est assis dans l'herbe, sa pédale speedplay à la main. Il n'a plus qu'a téléphoner pour qu'on vienne le récupérer.
Le seul point noir de ce col reste la circulation. En effet, bon nombre de Suisse prennent la direction de la vallée de Joux afin de profiter du cadre idillique des bords de lac.
J'avale un autre sandwich au sommet et c'est de nouveau une descente à vive allure. Maintenant, le plat de résistance. Ce Marchairuz est assez régulier mais il demande tout de même un bel effort. J'arrive au pied avec 121kms pour 2300 mètres de dénivelé. Je pense à ce moment là que j'ai pris un coup de chaud car je suis vidé, sans force. En quelques kilomètres, je n'ai plus un brin de jus. Là, je me dis que cela va être long pour grimper ces 10 bornes. 38° dans la montée et pas la moindre parcelle d'ombre. Je monte entre 8 et 10km/h et je n'hésite pas a faire une pause. Mieux vaut être prudent et ne pas faire le fanfaron !!!
Je vous dis pas la joie d'atteindre ce sommet. Cela faisait bien longtemps que je n'avais connu pareille défaillance.
Avec ce coup de chaud, les nausées ont fait leur apparition. Je reste zen, mange un en-cas et avale quelques gorgées d'eau bien fraîche tout en attaquant la descente. Celle là, je m'en méfie car le revêtement est mauvais et les forts pourcentages font prendre rapidement de la vitesse au vélo.
Une fois en bas, je me dis que le plus dur est fait car une grande partie du retour est en descente et le vent doit être à mon avantage. Manque de chance, ce dernier a tourné et en plus, il s'est renforcé. Il va falloir batailler un peu plus que prévu !!!
La vallée qui m'emmène à Bois d'Amont est en faux plat montant et j'en bave un peu. Je commence seulement a retrouver un semblant de tranquillité une fois arrivé aux Rousses. Je profite de chaque descente. Je ne pédale même plus. De toute façon, cela ne changera plus grand chose à la moyenne.
Il me faut encore passer le col de la Savine. Il n'y a pas énormément de kilomètre à grimper mais à ce moment de la sortie, les kilomètres valent le double. Je prends de l'eau une nouvelle fois avant de continuer ma route. J'avais prévu de rentrer par le même chemin qu'à l'aller mais voyant mon état de forme baisser, je préfère tirer tout droit sur Champagnole. Les derniers kilomètres se font dans la douleur, vidé de toutes mes forces. Je baille comme si je n'avais pas dormi depuis plusieurs jours. J'arrive à la voiture avec 196,5kms sans trouver l'énergie nécessaire pour faire un 200 !!!
Il me faudra un bon moment, assis dans la voiture, pour reprendre pied, ranger mes affaires et me changer. Même avec la climatisation sur le chemin du retour, j'ai la sensation d'être en ébulition. Sans doute ce coup de chaud.....
Je pensais me rendre à Voiron dimanche prochain pour participer au Brevet de Randonneur Voiron-Chartreuse. Je ne suis pas certain d'avoir récupéré d'ici là. Cela vaudrait le coup d'y aller car le parcours est de toute beauté. 170kms, 3500m de dénivelé avec les cols de la Placette, du Cucheron, du Granier, de l'Epine et des Mille Martyrs. Le souci serait surtout de faire la route après une grande journée de vélo. Enfin, je prendrai une décision d'ici quelques jours. Ce serait sympa de partager une si belle journée avec un ou plusieurs amis. Avis aux amateurs !!!
Je dois avouer que sur le moment, on se demande dans quelle galère on s'est encore fourré mais au final, je suis heureux d'avoir fait cette magnifique balade. Dans le même temps, j'ai pu parfaire mon bronzage. Que demander de plus !!!
Bilan de cette première journée à la montagne.
196.5kms pour 3585 mètres de dénivelé en 8h51.