La plus haute route d’Europe...
Il fait toujours beau sur les Alpes de Haute Provence malgré quelques nuages. La sortie du jour sera consacrée à la route la plus haute d'Europe qui me conduira à la cime de la Bonette en passant par le col de Restefond. Je n'ai jamais atteint une altitude si élevée et je n'ai aucune idée du résultat. Mon cardiologue m'a bien confirmé que je pouvais grimper sans problème à plus de 2000 mètres mais le doute est toujours présent.
Un petit échauffement, aller et retour jusqu'à Barcelonnette et me voilà lancé sur les pentes de la Bonette. Première constatation, le revêtement est une merveille. Pas un trou, pas une bosse, le pied tout simplement. Plus je gagne de l'altitude, plus je constate le charme infini de ce col. Je repère tous les coins ou je souhaite m'arrêter pendant la descente afin de prendre de belles photos et ils sont nombreux. J'étais déjà en admiration dans le col de Vars avec la vue sur le massif des Écrins mais là, c'est d'une beauté enchanteresse.
A force de lire mes récits, vous avez compris que je suis épris de la montagne mais ici, je suis subjugué à chaque sortie. J'avais relaté lors du compte rendu de ma première sortie Alpestre que j'avais eu un gros coup de cafard en arrivant mais toutes ces merveilles me font oublier ce moment.
Un fait rare vient me divertir un instant. Un gars tente de descendre en skate-board. Au premier virage prononcé, il est obligé de se coucher en travers de la chaussée. Je me demande bien si il a continué jusqu'en bas !!!
L'ascension est longue et un vent très fort vient compliquer la donne. Je me régale à la vue d'un énorme troupeau de mouton. Ne résistant pas, je m'arrête prendre une ou deux photos. Je m'élance dans les derniers kilomètres. Pour avoir regardé le profil hier soir, je sais qu'il y à un long passage d'une grande facilité juste avant de gravir quelques centaines de mètres abruptes conduisant au sommet de la cime.
Voilà, je suis en haut, accompagné d'un vol de vautours. Je jouis de ce cadre somptueux, admirant chaque versant, plus beau l'un que l'autre. J'ai mis 1h45 pour grimper à 2802 mètres sans oublier toute fois d'apprécier les paysages. Je bavarde avec deux cyclos qui arrivent de Vars. L'un deux me conseille sur mes futures sorties. Il est temps de descendre avec une grande prudence dans les premiers kilomètres. Le vent est vraiment violent et les rafales sont dangereuses. J'apprendrai un peu plus tard qu'un Australien a percuté une voiture de plein fouet, quelques minutes après mon passage. Il a été évacué en hélicoptère. On est jamais assez prudent...
Les pauses photo se succèdent. Une marmotte apparaît tout près de moi. Je profite de chaque instant comme si c'était le dernier. Le reste de la descente est avalé rapidement et je constate la popularité de ce col. Il y a des cyclistes tous les dix mètres !!!
Je prend le temps à Jausiers de regarder passer les concurrents de la haute route. Ils sont 300 au départ pour 7 jours de course à travers les Alpes, passant les plus beaux cols et accumulant 17000 mètres de dénivelé. Ils relient Genève à Nice...
Je prend tout de même la direction de Barcelonnette afin de tourner les jambes tranquillement. Un petit groupe étant arrivé dans ma roue, je roule à fond 4 à 5 kilomètres pour qu'ils profitent de l'aspiration. Ils me remercient en prenant la route de pra loup. Ils sont partis ce matin de Briançon avant d'enchaîner l'izoard, vars et la station. J'irai les voir demain matin pour le départ vers la Bonette. Ils vont passer à 20 mètres de mon logement !!!
90kms pour 1822 mètres de dénivelé en 4h15.
